Ensemble, le cyprès, le vert des douces collines et le brun des champs labourés se joignent au bleu et au blanc des tabernacles Della Robbia qui se présentent aux croisements des routes et sur les façades des maisons.
L’itinéraire que nous proposons suit la route nationale Cassia qui s’entrelace en certains points avec l’antique Via Francigena. Le parcours que nous conseillons permet de rejoindre facilement Montalcino, San Quirico d’Orcia et Radicofani.
Ce voyage veut mettre un accent sur l’empreinte artistique et polychrome des oeuvres réalisées par la famille Della Robbia dans le vaste parc de la Val d’Orcia , où dans un merveilleux mariage entre la nature et l’art, se sont développées des villes avec des caractéristiques artistiques claires et évidentes.
C’est bien évidement l’intégration avec l’environnement et le paysage qui rend ces villes encore plus fascinantes.
En partant de cette étroite relation, nous proposons un itinéraire qui nous conduit à la redécouverte des multiples oeuvres d’art en céramiques, vernissées, caractérisées par leurs couleurs blanches et bleues.
Ces chefs d’oeuvres se sont rendus reconnaissables par un vaste public grâce à des acquéreurs passionnés et attentionnés qui en ont favorisé leur ample diffusion.

Généalogie des artistes florentins
Sur le chemin, cependant, nous ne trouvons pas les oeuvres de Luca Della Robbia, créateur et fondateur de l’art de la terre cuite vernissée, même si l’influence artistique que Luca a eu sur Andrea se remarque sur certains visages de la vierge et dans l’élégance que montre exemplairement les grands retables.
Luca a été suivi par Andrea, son neveu et élève, et par ses fils Marco, Giovanni Francesco, Luca le « jeune » et Girolamo. Ce seront ces deux derniers qui feront la réputation des Della Robbia par delà les Alpes : ils travaillerons pour une longue période en France à la cour de François Ier. De plus, on citera les artistes avec lesquels il a collaboré pendant une longue période : Benedetto et Santi Buglioni. Les deux familles d’artistes, toutes deux florentine, offrent au visiteur attentif et amoureux de la terre cuite vernissée et polychrome, un vaste panorama d’œuvres originales et de modèles (réalisations d’origine-personnelles, retravaillées et « issus de »).
Parmi les très nombreuses œuvres réalisées pour le territoire situé au sud de Sienne il est possible, selon nous, de découvrir non seulement la diversité des styles et des typologies de chaque artiste et de l’école Robienne mais aussi d’apprécier l’adaptation historique de ces œuvres même pour celles faites par « assemblage » par la même école.

Chefs d’œuvre vernissés
Le parcours permettra de mettre en lumière les relations expressives et fonctionnelles qui ont poussées Luca Della Robbia, Andrea et ses fils à réaliser les premières œuvres « vernissées », lesquelles ont répondu à une grande approbation de la part des acquéreurs, publics comme privés, et une large diffusion en Italie et en Europe.
La réputation des Della Robbia se trouve dans l’extraordinaire beauté des sculptures, dans l’éclat et la luminosité des couleurs blanches et bleues, dans le bas coût de la terre cuite, et dans le vernissé qui les rend imperméables et résistantes aux agents atmosphériques.
Comme l’évoque Vasari : « œuvres en terre presque éternelles » ; formes donc, tant économiques qu’insensible à la pluie, au soleil, au vent et au gel et donc parfait pour l’extérieur des bâtiments, des églises, des chapelles érigées à l’extérieur, des arcades et des tabernacles.

Montalcino
Montalcino est une ville riche en histoire et légendes. La vieille ville est le « coeur » battant, et conserve encore sa rudesse, mais en même temps, détient un charme romantique et fascinant.
Depuis les tours de son imposante forteresse on peut admirer un panorama spectaculaire : le regard, par temps clair, peut découvrir les vastes territoires du sud de la Toscane, jusqu’à ceux du Lazio. La Ville fait partie d’un territoire vallonné et luxuriant, elle est très connue pour la production d’un vin d’excellence, le "Brunello di Montalcino."
Cela vaut le détour pour la beauté artistique que la ville préserve, le musée de Montalcino - Collection archéologique, médiévale, moderne, est l’un des plus important musée d’art de la province de Sienne.
Il convient de noter, comme exemple significatif de la production de terre cuite vernissée liée à la famille de Della Robbia, une petite pièce où vous pouvez voir trois exemples d’oeuvres en terre cuite vernissées.
La statue blanche à ronde-bosse de San Sebastiano (1500-1510 par Andrea Della Robbia, dans l’église et le couvent de Saint-François, représente le jeune martyre avec ses bras attachés dans le dos à un tronc de couleur vert-brun.

Toujours provenant de la même collection de Saint Francois, il y a également l’oeuvre de la vierge et l’enfant, intitulée Saints et Anges (1507) de Andrea et frère Mattia Della Robbia.
Le grand retable en terre cuite présente à sa base la date d’exécution (1507) et le nom de l’acheteur (Niccolo di Giovanni Posi). Pour Giovanni Della Robbia, le cadre orné de fruit et de feuille était probablement destiné à accueillir un miroir.

San Quirico d’Orcia
Pour ceux qui veulent visiter une ville riche d’histoire antique comme moderne et qui arrive soit de Sienne, de Pienza ou de Bagno Vignoni, une pause à San Quirico d’Orcia est fortement conseillée.
Vous trouverez à l’intérieur de l’antique muraille médiévale qui entoure la ville et la protège des lieux qui resteront dans les mémoires. Parmi ces lieux, on trouve la collégiale passionnante des Saints Quirico et Giulitta, datant du VIIIe siècle, reconstruite pendant la seconde moitié du XIIe siècle et rénovée pendant le XIII par Giovanni Pisano.
A l’intérieur, l’autel principal de style rococo fut commandé par le cardinal Flavio Chigi à des artiste de Lombardi et, dans le choeur, la belle marqueterie fut faite entre le XVe et XVIe siècle par Antonio Barili (dont est tombé follement amoureux Federico Zeri).
A côté de la Collégiale, vous remarquerez le palais Chigi imposant construit pendant la seconde moitié du XVIIe siècle par le Cardinal Flavio Chigi. Chaque année, de Juillet à Septembre, dans les jardins Leonini, se déroule un événement appelé Forme nel verde, une exposition Internationale de sculpture contemporaine.
A l’intérieur de l’Église de San Francesco, dédiée à Notre Dame de la "Consolation" de Vitaleta, on peut admirer au dessus de l’autel, la superbe Vierge de l’Annonciation (1500/1510) attribuée à Andrea Della Robbia, séparée de l’archange Gabriel. L’oeuvre nous indique la capacité de représentation considérable d’Andrea Della Robbia, on le remarque de part l’expression de visage de la Vierge qui montre la merveille de l’Annonciation suivie de son acte de modestie et d’humilité. Un intérêt particulier est porté à la décoration en or, placé à « froid », sur les bords de la robe et de la soutane.

Radicofani
Radicofani, lieu mythique où a vécu Ghino di tacco Ghibellino, connu pour sa férocité par Dante dans la Divine Comédie (Purgatoire, VI), mais aussi par Boccace dans son Decameron (dixième jour, deuxième roman).
Dans les temps modernes, en mai, le lieu abrite l’une des étapes des "mille miglia", la course historique de voiture de collection. Ce village rempli d’intérêts a beaucoup à faire découvrir aux touristes qui ne sont pas pressés et qui veulent passer plus de temps dans cet antique et agréable lieu.

A l’intérieur de l’église de Santa-Agatha, sur le grand autel on trouve une composition d’une grande rareté : un retable représentant la Vierge sur le trône et l’Enfant (1490) cette oeuvre est attribuée aux mains habiles de Andrea Della Robbia. Sur la place adjacente, se dresse l’église de San Pietro. Sa construction remonte aux X-XIe siècles. De style roman, l’église a subi au fil du temps des transformations et agrandissements.
L’intérieur a trois nefs. Sur la droite, on peut admirer une statue en terre cuite de style Robbienne représentant l’Annonciation (1500-1510). A droite de l’autel principal, vous pouvez admirer une Vierge à l’Enfant et les saints (1500), sur la gauche, la Vierge et l’Enfant avec Saint Michel et Catherine d’Alexandrie (1500-1510). Sur l’autel central se trouve un retable qui représente le Christ crucifié (1490-1495) cette oeuvre est de Benedetto Buglioni.

Antonio Sigillo, Fondazione Alessandro Tagliolini, San Quirico d’Orcia, IT